la Convention Internationale des Droits de l'Enfant fête ses 30 ans !

LA CONVENTION INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT (CIDE) FÊTE LE 20 NOVEMBRE 30 ANS D’EXISTENCE (1989-2019).

La Tunisie a ratifié cette Convention en 1991, et en 1995, elle a promulgué un Code de protection de l’enfance qui a permis la modification de plusieurs lois afin d’améliorer la situation juridique et civile de l’enfant dans les différents domaines (le CSP – le Code pénal – la loi sur les stupéfiants – la loi relative à l’attribution d’un nom patronymique aux enfants abandonnés et de filiation inconnue …) . En Juin 2008, la Tunisie a levé toutes les réserves concernant la CIDE.

La nouvelle Constitution tunisienne du 27 janvier 2014 mentionne expressément, pour la première fois, la garantie des droits de l’enfant. Ce succès est le fruit des nombreux efforts et pressions de la société civile pour que les droits de l’enfant soient constitutionnalisés. La Loi fondamentale énonce, ainsi, que l’intérêt supérieur de l’enfant doit primer sur toute décision qui le concerne. L’article 47 stipule qu’ « Il incombe aux parents et à l’État de garantir à l’enfant la dignité, la santé, les soins, l’éducation et l’enseignement. L’État doit assurer toutes les formes de protection à tous les enfants, sans discrimination ; ceci conformément à l’intérêt supérieur de l’enfant. »

-        La loi organique n° 2017-58 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes est promulguée le 11 août 2017

       Le 12 juin 2019, la Tunisie célèbre pour la première fois la « Journée mondiale contre le travail des enfants », lancée en 2002 par l’Organisation internationale du travail (OIT), en collaboration avec les gouvernements, les organisations d’employeurs et de travailleurs. C’est une journée qui a pour objectif de mettre en évidence les effets négatifs du travail des enfants et d’unir les efforts pour éliminer les situations de travail qui privent les filles et les garçons de leur droit à l’éducation

Les avancées en matière des droits de l’enfant sont importantes. A titre d’exemple, La Tunisie est arrivée à la 15ème place du classement mondial sur les droits de l’enfant sur un total de 181 pays ayant adopté la convention internationale de l'ONU sur les droits de l'enfant avec un score global de 0,879 (sur 1). Elle est également en tête de classement aux échelles arabe et africaine.  Le classement est publié par la fondation néerlandaise Kids Rights, en coopération avec l’Université Erasmus de Rotterdam et l’Institut international d’études sociales.

La Tunisie enregistre un score de 0,872 au droit à la vie, 0,942 au droit à la santé, 0,752 en matière de droit à l'éducation, 0,986 au droit à la protection ainsi qu'un score de 0,857 concernant l’existence d’un environnement favorable aux droits de l’enfant.

Malgré ces avancées, les problèmes relatifs aux droits de l’enfant restent très importants et des programmes sont entrepris pour essayer de les résoudre. Un des problèmes est le 

Après 30 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ratifiée par la Tunisie en 1991, les acquis sur le plan législatif et juridique, la situation de l’enfant en Tunisie pose énormément de problèmes, les enfants sont victimes de plusieurs phénomènes sociaux et les chiffres sont très alarmants et à ce niveau on site :

Le décrochage scolaire

En Tunisie, plus de 100.000 élèves quittent l’école avant d’avoir acquis les fondamentaux ou avoir obtenu un diplôme.Un programme entre l’UNICEF et le ministère de l’éducation intitulé « l’école de la seconde chance » va permettre aux enfants ayant quitté l’école de revenir sur les bancs d’une école qui va permettre de leur donner les compétences nécessaires pour pouvoir trouver un emploi.

La consommation de drogue dans le milieu scolaire :

Une étude menée par le ministère de l’Education en avril 2019, a révélé que le taux de consommation de drogue dans le milieu scolaire, s’élève à 9,2%.

Un taux de 1,7% du nombre total des usagers, avait atteint le stade de dépendance, selon l’étude.

Menée sur un échantillon de 12500 élèves répartis sur 188 établissements scolaires, l’étude a encore démontré que 77% des élèves se déclarant consommateurs de drogue et appartiennent au groupe d’âge 16-18 ans.

Un taux de 78% des consommateurs sont des garçons, alors que 90% du nombre total de consommateurs, sont issus d’un milieu social moyen ou aisé, précise la même source.

Selon l’étude, environ 45% de ces consommateurs sont exposés à la violence verbale et physique, tandis que 86,3% d’entre eux ont séché l’école plus d’une fois, alors que 77,6% ne se sont livrés à aucune activité culturelle ou sportive pendant leurs temps libres.

La migration infantile :

Selon le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux : Le nombre d'enfants arrivés en Italie au cours des neuf premiers mois de 2019 est de 1100 enfants  et le Forum estime que la raison de la migration des enfants est principalement due au décrochage scolaire

Les textes législatifs sont bien là, mais ils ne sont pas encore appliqués. Pour y remédier, il faut mobiliser toute la société, les ministères concernés, toutes les institutions publiques ou privées, les organisations de la société civile et les médias.

En tant qu’organisations de la société civile regroupées dans le pôle Education du Programme Concerté Pluri-acteurs PCPA Tunisie, nous appelons tous acteurs à assumer leur responsabilité pour :

-        Réaliser les droits de chaque enfant les respecter et les défendre à savoir notamment le droit à l’éducation, la santé, la culture et les loisirs….

-         Protéger chaque enfant de toute sorte de violence car tout enfant victime de violence sera lui-même porteur de violence lorsqu’il sera adulte.

-        Lutter contre les comportements à risques chez les enfants (drogue, violence, radicalisation, migration clandestine…)

-        Veiller sur l’application et la mise en vigueur des lois protégeant les enfants contre les formes de violences

-        Eliminer la pauvreté extrême et réduire les inégalités entre les enfants en Tunisie (notamment dans les zones rurales et les quartiers populaires)

-        Faire face à l’abandon scolaire

-         Assurer l'égalité des chances entre tous les enfants en Tunisie et générer un capital humain pour la réalisation d'une économie diversifiée et d'une meilleure croissance.

-        Lutter contre l’exploitation économique et le travail des enfants.

-        S’investir dans l’enfance qui aura surement un impact énorme sur le développement du cerveau de chaque jeune enfant, fille et garçon, sur son apprentissage, sa santé, sa socialisation, son comportement et son avenir.

La réalisation, la protection et le respect des droits de l’enfant est une responsabilité partagée qui concerne toute la société sans exception : « Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale » (Convention Internationale des Droits de l’Enfant, article 3.1)

                                                                    La coordination du pôle éducation

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